« Le yoga est la forme moderne de la liberté : pour un ouvrier face à la machine, un prisonnier face à l’absurdité du monde carcéral, aux pauvres pour s’abstraire de la misère, un malade face à l’enfer de la souffrance… Nous sommes tous prisonniers de quelque chose. Le Yoga est la forme moderne d’accès à une certaine liberté. »

(Stéphane Haskell extrait « Respire » Ed. Michel Lafon)

A l’occasion de la sortie de son documentaire « Breathe : Yoga un souffle de Liberté » transformé en film long métrage pour le cinéma et renommé « DEBOUT », Stéphane Haskell a rencontré son public à l’UGC Ciné Cité de Strasbourg le 26 avril dernier. Une occasion pour lui de revenir sur son parcours.

Comment êtes-vous arrivé au yoga ?

Suite à ma paralysie, j’étais retourné chez ma mère. J’étais détruit. Un jour j’ai prié. J’ai demandé de l’aide. Et l’aide est venue d’une professeure de Yoga recommandée par ma cousine. Elle m’a dit « ce sera long et pénible ». C’est une pratique qui demande un investissement, cela met du temps à redresser un corps, à redresser un mental. J’avais du mal à extérioriser mes émotions. Il y a guérison quand il y a transformation. Le yoga m’a amené à un état qui me permet aujourd’hui de pouvoir méditer, de pouvoir faire «cesser les fluctuations du mental» comme le dit Patanjali. Je pratique tous les jours et au-delà des douleurs physiques, je sens mon baromètre émotionnel. Quand vous êtes en yoga thérapeutique, c’est épuisant physiquement mais aussi usant émotionnellement. Le yoga est un nettoyage permanent. On en a tous besoin. Même s’il y a des moments où ces zones d’ombres font peur, il faut y aller.

Vous n’avez pas eu envie d’abandonner ?

Si bien sûr, j’ai failli abandonner plusieurs fois mais j’avais l’intuition que ce que je faisais allait m’aider. C’est important de savoir que c’est un énorme investissement, mais il faut s’accrocher. Et ce qui est important aussi, c’est de pratiquer, pratiquer. Moi quand on me disait ça, honnêtement, je n’étais pas toujours motivé, mais je l’ai fait. Et la clé, elle est là.

Et ce film, alors ?

C’est pour moi une sorte de remerciement vis-à-vis de mes professeurs et du yoga aussi. Et puis j’ai eu envie de voir le yoga ailleurs, au-delà des photos Instagram. J’ai été bouleversé de voir que le yoga s’adapte à toutes les cultures. J’ai donné la parole aux gens qui le pratiquent : en prison, à l’école, en Afrique, aux USA, en France etc… Si quelqu’un avait critiqué, je l’aurais laissé dans le film, mais ça n’a pas été le cas. Avec ce film, je veux dire que le yoga permet de nous reconnecter.

Interview vidéo exclusive de Stéphane Haskell  pour le Centre de Yoga Iyengar de Strasbourg

A 40 ans, Stéphane Haskell, photographe reporter, est victime d’une maladie fulgurante et se retrouve paralysé. Alors que la médecine le condamne au handicap à vie, le yoga lui ouvre le chemin vers la guérison. Il se lance alors dans un tour du monde à la rencontre de pratiquants malades du sida dans les prisons africaines ou de la sclérose en plaques en Californie qui ont ont renoué avec la vie grâce au yoga. Un voyage touchant, des couloirs de la mort à San Francisco, au plus grand bidonville africain, des guerriers Massais, jusqu’à la rencontre avec le maître hindou B.K.S. Iyengar, où le yoga aide à surmonter toutes les barrières.

Bande annonce de film